1 Présentation
La domotique regroupe l’ensemble des technologies qui permettent de gérer automatiquement divers aspects d’un bâtiment, dans le but d’apporter confort et sécurité à ses habitants, ou de leur permettre de communiquer.
2 Technologies existantes
Les technologies sont extrêmement variées, et ne sont pas spécifiques à l’amélioration des conditions de vie de la personne âgée à domicile, même si elles peuvent contribuer à la prise en charge des déficits cognitifs, et entrent alors dans le cadre de notre travail.
On compte parmi elles la programmation des appareils ménagers, la régulation de la chaleur, la gestion de la lumière (La maison communicante, Decamps, 1988 ; Martin S. et al, 2008). La question de la sécurité des personnes relève plus de la télésurveillance (voir IV-3.1). Nous avons choisi de décrire plus précisément une technologie qui a été étudiée sur le plan scientifique, la gestion automatisée de la lumière.
Il existe deux façons de gérer la lumière qui amélioreront la qualité de vie de la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer et vivant à domicile. Ces deux systèmes viennent de la recherche destinée aux économies d’énergie, et trouve leur application dans les gérontotechnologies.
La première consiste en l’utilisation d’un luxmètre. Ce dispositif, géré par une cellule photovoltaïque placée à l’extérieur, permet de gérer automatiquement l’allumage des lumières dans le domicile. Ceci évitera au patient de chuter à cause d’une mauvaise visibilité (Ancoli Israel S. et al, 2003)
La deuxième consiste en l’utilisation de capteurs infrarouges disposés dans la maison et permettant d’allumer ou éteindre automatiquement les lampes en fonction des déplacements de la personne, sans qu’elle n’ait besoin de porter de dispositif sur elle.
3 Intérêt de la technologie
Concernant la gestion de la lumière dans les domiciles, il faut savoir que le rythme circadien est contrôlé par le noyau supra chiasmatique, détérioré chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Ceci cause des trouble du cycle nychtéméral chez les malades, qui dorment de façon désorganisée, de façon répartie sur 24h, plutôt que sur la nuit uniquement (Ancoli Israel et al, 1989), avec, en fonction du stage, un éveil excessif pendant la journée pour les patients atteints de forme modérée, ou un éveil excessif pour les patients atteints de forme sévère (Pat-Horenczyk et al, 1998). Ceci est une cause d’entrée en institution et d’épuisement des aidants (Pollack and Perlick, et al, 1991). Il faut ajouter à ceci les risques de chutes potentielles liées à l’obscurité -(voir IV-3.2).
La domotique possède une réelle utilité, par exemple avec la gestion automatique de la lumière par des capteurs, qui ont fait la preuve de leur efficacité. En effet, la « light therapy » (Dowling G.A. et al, 2007), qui a été étudiée comme possible traitement des troubles du comportement, et pour lesquels elle n’a pas fait ses preuves (Skjerve et al, 2004), a néanmoins démontré qu’une exposition à la lumière correspondant au rythme du soleil, c'est-à-dire forte le matin, stable dans la journée, et décroissante le soir, permet de régulariser le rythme nychtéméral des patients, et a montré des effets positifs sur les symptômes dépressifs (Tsai et al, 2004).
4 Limites de la technologie
Les seules limites à l’utilisation de ces techniques sont matérielles. En effet, il n’est question pour nous que d’améliorer un environnement existant, pas de déménager un patient, ce qui peut faire apparaître des limites à l’emploi de ces techniques. Mais la recherche avance en ce domaine (Kelly D. et al, 2009). De plus, le coût de mise en place de ces technologies est important, et entièrement à la charge des familles.
5 Informations pratiques:
L’offre en domotique est très variée, en fonction des produits, on trouve des volets roulants ou des luxmètres pour quelques dizaines d’euros, et des équipements plus sophistiqués pour plusieurs centaines d’euros. Il est nécessaire de faire installer le matériel par la suite, ce qui rend la gestion automatisée du domicile chère.