Détecteur de chutes




1 Présentation


Le détecteur de chutes représente un dispositif fixé au corps du patient et permettant d’alerter en cas d’événement indésirable. Les systèmes présentés dans notre travail nécessitent d’être automatiques, pour pouvoir se déclencher même si le patient oublie de l’utiliser.

2 Technologies existantes

Il existe de multiples détecteurs de chutes dans la littérature, chacun cherchant à proposer les meilleures spécificité et sensibilité, tout en conservant une acceptabilité correcte pour le patient.

Les dispositifs avec un simple bouton alarme, déclenchés par le patient à terre, isolé, qui ne saurait se relever, ne sont pas adaptés à notre étude, tant les troubles de la mémoire risquent de limiter leur efficacité, le patient oubliant tout simplement de les utiliser (Lindenmann U. et al, 2005).

Les dispositifs automatisés comportent le plus souvent un accéléromètre. Ces dispositifs détectent en temps réel le déplacement d’un point selon trois axes, ainsi que son accélération. Ils permettent de retranscrire grâce à des algorithmes qui traduisent ces données une certaine partie de l’activité humaine, et ces informations peuvent être télétransmises (Yang et al, 2009(2); Youngbum L. et al, 2008).

Il existe des dispositifs automatisés portés au poignet, mais ils ne proposent pas une bonne sensibilité (65%) (Lindenmann U. et al, 2005). Les dispositifs portés au niveau de la hanche offrent de meilleurs résultats, et il a même été proposé des détecteurs fixés au niveau de la tête pour améliorer les résultats (Lindenmann U. et al, 2005).

On trouve même des études analysant des systèmes complets, sous forme de vêtements permettant d’analyser la posture, de détecter les chutes, et d’intégrer tous types de capteurs, voire des systèmes de localisation GPS (Yang et al, 2009 (2)). Et parmi les détecteurs hybrides, un concept de détecteur permettant de se déclencher avant l’impact a été mis au point, dans l’espoir de déboucher sur la mise au point de « hip pad », sorte d’airbag pour hanche, dans le but de diminuer les fractures de hanches liées aux chutes (Wu G. et al, 2008).

Et enfin, il existe certaines tentatives, d’usage limité aux intérieurs, de palier au risque d’oubli du port des dispositifs par les patients. Elles passent par exemple par l’utilisation de détecteurs qui, au lieu d’être portés par le malade, sont sous forme de capteurs sonores qui discriminent les chutes pour alerter, en les différenciant des autres types de bruits (Popescu M. et al, 2004).

3 Intérêt de la technologie

Les chutes sont une complication fréquente du syndrome de fragilité. Il a été constaté dans une population âgée de plus de 75 ans entrant dans un service d’urgences une proportion de sujets présentant une instabilité posturale de 31% (Gontier R. et al, 2003). Les patients déments rentrent dans ce cadre, la prévalence des troubles de la marche et de l’équilibre dans cette population varie de 9 à 52% selon les estimations (Manckoundia P. et al, 2008), la maladie d’Alzheimer en elle-même multiplie le risque de chute par trois (Van Dijk, 1993).

Toute chute peut se compliquer de perte d’autonomie, ainsi que d’une morbi-mortalité élevée, les chutes sont par exemple responsables de plus de 4000 morts par an (INSERM, 2000). Les détecteurs de chutes sont pourtant peu utilisés et surtout peu portés chez les patients déments vivant à domicile (Prado-Valesco M. et al, 2004).

Ces systèmes, trop peu utilisés, pourraient améliorer le quotidien des patients déments vivant à domicile, ainsi que leurs aidants, si ils étaient utilisés à bon escient.

Dans un premier temps, il convient de noter qu’il a été étudié l’intérêt que peuvent porter les patients au port de tels dispositifs. En effet, une étude française a montré que les utilisateurs potentiels de tels dispositifs sont intéressés par ce type de service (Noury N. et al, 2004). Il a en outre été montré, indépendamment de l’effet véritable de l’outil, porter un détecteur de chutes rassure le malade et les aidants, leur redonne confiance, et leur permet de maintenir un meilleur degré d’autonomie (Lindenmann U. et al, 2005).

4 Limites de la technologie

Les limites de ces dispositifs sont d’abord techniques : un accéléromètre ne détecte que le mouvement d’un point dans l’espace, dont il est capable de mesurer que la position mouvante par rapport à une position immobile, ainsi que la vitesse du dit point. Il n’est pas possible à un simple accéléromètre de décrire le mouvement d’un corps dans l’espace, c’est la raison pour laquelle on est exposé avec ces dispositifs à des difficultés à obtenir une spécificité parfaite.

La plupart des études ne traitent que d’un dispositif, et ne le testent qu’à petite échelle. Il manque des données sur l’utilisation de tels appareils sur de grandes cohortes de patients. De même, chaque dispositif est libre d’employer la technique qui lui convient, il manque des normes de qualité pour les détecteurs de chutes.

5 Informations pratiques:

Il existe plusieurs modèles de détecteurs de chutes disponibles dans le commerce, disponibles par exemple en location avec un abonnement de 50 euros par mois.