Géolocalisation




1 Présentation


Les systèmes de géolocalisation, comme les détecteurs de chute, sont des dispositifs fixés au corps du patient, permettant de suivre ses déplacements grâce à ses coordonnées géographiques, et d’éviter les risques liés aux déambulations et leurs complications, sans avoir recours à des traitements médicamenteux.

2 Technologies existantes

La géolocalisation est possible par de nombreuses techniques, que ce soit par ondes radio (Miskelly et al, 2004), par satellite, adresse IP, ou encore puce RFID par exemple. De même, parmi les terminaux de géolocalisation, il existe différentes techniques, du simple stockage des données (data logger) à la transmission en temps réel (data pusher) en passant par la transmission à la demande (data puller) (Géolocalisation, moteur Wikipédia). Le suivi par satellite et donc par GPS permet de suivre sur la distance la plus étendue, et le système de transmission type data pusher permet de suivre même un patient qui ne penserait pas à utiliser le dispositif.

Il existe des bracelets de géolocalisation disponibles dans le commerce. On trouve un bracelet fixé au poignet du patient, qui intègre un système de géolocalisation par GPS. La bracelet a plusieurs fonctions : le suivi des déplacements, et le déclenchement en cas de sortie d’une zone définie, ou tout simplement suivre les déplacements. Mais il existe des fonctions secondaires qui peuvent être associées, comme un détecteur de chutes (voir IV-3.2), ou un système de communication par réseau GSM ou GPRS pour pouvoir appeler le patient. Des sécurités peuvent être intégrées, comme une clé pour éviter un arrachage du bracelet par le patient. Et différentes fonctionnalités peuvent être associées, la possibilité de définir un périmètre de jour et un autre de nuit, pour une surveillance plus adaptée au rythme du patient (descriptif commercial bracelet X, Annexe IX-10).

D’autres systèmes sont possibles, comme la surveillance de la présence dans une zone définie dont la sortie déclenche une alarme, par exemple sur le pager d’un aidant ou dans un centre de surveillance (Miskelly et al, 2004). A ce moment, une surveillance par ondes radio est le plus adapté, car fiable sur une zone restreinte. Ce système limite néanmoins plus la liberté de déplacement du patient, car sa seule fonction est de se déclencher au sortir de la zone, pas de suivre le patient dans ses déplacements libres.

Le procédé de géolocalisation nécessite aussi un système informatique capable de stocker les informations, et un module cartographique pour traduire les données. C’est une société de service qui recueille les informations en provenance du boîtier et permet de relier les alertes 24h24.

3 Intérêt de la technologie

La déambulation ou errance est une complication de la maladie d’Alzheimer. Une étude prospective sur cinq ans a mis en évidence une prévalence de l’errance de 40% chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, et sa conséquence fâcheuse d’un enfermement de 44% des patients à un moment ou à un autre (Mc Shane et al, 1998). Elle expose le patient à des accidents de la voie publique, des traumatismes, voire au décès, dont le taux atteint 50% si le patient n’est pas retrouvé dans les douze heures (France Alzheimer). Cette complication fait partie de celles qui alourdissent le plus le fardeau des aidants (Gaugler et al, 2000)

La fiabilité des systèmes géolocalisation a été étudiée et prouvée, même si les échantillons faibles (Miskelly E. et al, 2004) dans les études retrouvées. Néanmoins les dispositifs utilisés sont des conversions de technologies déjà utilisées dans d’autres domaines, et ayant fait leurs preuves.

Ces systèmes ne sont pas les plus mal perçus par les aidants selon certains travaux (Technologie et Alzheimer, V. Rialle, thèse, 2007). Ils sont acceptés dans le but de réduire l’utilisation des traitements médicamenteux.

4 Limites de la technologie

Cette technologie fait partie de celles qui posent le plus de questions éthiques. En effet, les systèmes de surveillance, à l’inverse des systèmes d’assistance ou des systèmes d’alerte, sont le plus souvent perçus comme privateurs de liberté (P. Métais et al, 2008), comme développé dans la partie sur le questionnement éthique des gérontotechnologies de notre travail.

Il existe une limite technique à ses systèmes dans des zones isolées et mal couvertes par les réseaux satellites, dans lesquelles le patient peut ne pas être détecté, ou encore l’impossibilité d’utiliser une localisation GPS en intérieur. Les détections par satellite peuvent être prises en défaut par plusieurs mécanismes, comme des désynchronisations de l’horloge du satellite, une modification de son orbite, ou une déviation des signaux dans l’atmosphère (Article sur le GPS, http://www.meynet.ch/doc_GPS/gps.html).

5 Informations pratiques:

il existe différents dispositifs de géolocalisation, en vente par correspondance, et coûte environ 200 euros pour le matériel, et environ 50 euros pour l’abonnement mensuel.